5 février 2008

Au milieu de nulle part… exactement

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Le matin, une école - petite et un peu perdue… des enfants adorables et très timides qui osent à peine monter sur scène à la fin du spectacle… alors que la norme a plutôt été jusque là à l’envahissement de la scène et des loges ! La journée se poursuit dans un village de pêcheurs ravagé par le tsunami… nous jouons pour la première fois dans les lotissements construits pour reloger les sans abris. L’alignement de ces maisons posées en plein milieu de nulle part leur donne vraiment un côté surréaliste, on a l’impression d’être dans un décor de cinéma entre “37,2 le matin” ou “La cité de Dieu”… tout y semble un peu irréel, c’est vraiment étrange et bien moins joli que l’ancien village certes mais c’est mieux que rien…et surtout pendant les pluies diluviennes de la mousson, on doit quand même y être bien mieux que dans des cabanes ouvertes à tous les vents !

Aujourd’hui, on a le temps… de se balader et de jouer avec les enfants, de se reposer un peu au frais à l’hôtel… Encore une fois, les gens sont charmants, souriants, ouverts, accueillants… pas une once d’agressivité, de méfiance… Moi qui rode un peu partout avec mon appareil photo, c’est pareil… pas une réaction agressive, pas un refus… contrairement à d’autres pays, ici tout le monde adore ça, c’est incroyable… je crois que pour eux, c’est flatteur et valorisant d’être photographié, je ne sais pas trop l’analyser. En fait, il faut plutôt lutter dans l’autre sens car on est sollicité en permanence surtout par les enfants qui deviennent hystériques à la vue d’un appareil… photo! photo! photo! il faut gérer tout ça pour éviter la mini-émeute à répétition et savoir ruser pour les esquiver de temps en temps… en même temps, c’est un tel plaisir de voir leurs bouilles quand ils se voient sur l’écran de l’appareil ! Vive le numérique, on efface et on recommence, un milliard de pixels… autant que d’indiens.

Vincent

Komali Class / Classe de clowns

Après le spectacle, je vais chercher mes costumes en dernier dans notre loge du matin. Je me retrouve alors avec les élèves qui ont réinvesti leur classe… La seule différence avec d’habitude, c’est peut-être qu’ils ont tous un nez rouge au dessous de leur fameux sourire. “Komali class ! ” leur dis-je et tous les enfants s’assoient pour le cours, sans table ni chaise, juste sur le sol en rang. Le prof arrive, tous les enfants rigolent, le nez rouge bien ficelé au milieu du visage. Je dis au maître: ” Your Komali class is ready !” … Alors avec un grand sourire, il se retourne face aux élèves et sort de sa poche le rond rouge qui va habiller le nez du ” Komali teacher ” !!! Incredible India !

Benoit

Maria et les jupiterriens.

La différence de richesse entre les deux régions, Pondichéry et Kariakal, est palpable. Ici, c’est beaucoup plus pauvre en général, les villages, les écoles, beaucoup plus de mendiants dans des conditions très très difficiles, les enfants sans chaussures, avec des vêtements beaucoup plus usés, même leurs uniformes racontent leur niveau social… ici, ils sont très usés. Mais même si leur uniforme est vieux ou déchiré, les petites filles portent toujours des fleurs ou des rubans (même tous déchirés) dans les cheveux. Vive l’Inde, quelle beauté !

Ce matin, on a joué dans la petite cour d’une école primaire. On a l’impression d’être vraiment attendus. quand on arrive ici, ils nous accueillent avec beaucoup de joie, beaucoup d’envie. Ils sont petits entre 6 et 11 ans. Ils sont surexcités de nous voir alors que nous on est à moitié endormis… il est tôt et la fatigue commence à se faire sentir mais vu, leur enthousiasme, le réveil se fait vite. Ils sont super mignons, on adapte un peu le jeu, moi je parle moins fort et je fais des gestes moins brusques, il y a des très petits et j’ai peur de leur faire peur. C’est vrai que ça doit être quelque chose de voir arriver des blancs ( ici, ils sont très très noirs de peau ) dont certains blonds, avec des yeux clairs, habillés d’une drôle de façon et maquillés bizarrement avec un machin rouge au nez pour couronner le tout ! On doit être un peu des jupiterriens ! Malgré tout ça, ils se marrent, ils participent, ils crient, ils applaudissent, ils sautent de joie. Bref, c’est génial, ça leur fait vraiment plaisir. Du public comme ça, on en rêve, ils sont formidables.
A la fin, distribution de nez rouges, tous assis en rang pour éviter l’émeute…

Le soir, on joue dans un village de pêcheurs complètement reconstruit, l’ancien avait été dévasté par le tsunami. Ils reconstruisent à une certaine distance de la mer par sécurité, des maisons en dur… toutes pareilles… sans âme. On va visiter l’ancien village et on voit les belles maisons d’avant assez détruites. Il y en a pas mal qui ont été sauvées… Le village semble séparé entre ceux qui restent dans leur ancienne maison et ceux qui habitent dans la nouvelle partie plus éloignée. C’est une très belle après-midi, on passe très longtemps à jouer avec les gamins… Ils nous remplissent de bisous et de fleurs, ils courent tous nous en chercher et décorent nos cheveux avec. Qu’est-ce qu’ils sont beaux !

Maria

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