4 février 2008

So far away from Pondy

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Welcome to Kariakal, état du Tamil Nadu… une petite ville de province qui ne ressemble à rien. Une artère principale à l’indienne avec ses petites boutiques et son temple… sale et balayée par la poussière. Dans cette région, nous allons jouer dans les villages de pêcheurs qui ont été ravagés par le tsunami de 2005. Peut-être que certains d’en vous ne le savent toujours pas mais l’Inde a été très touchée par la vague… On estime le coût humain à plus de 15 000 morts… On en a beaucoup moins parlé que le Thaïlande car bien sûr ici il n’y a pas autant de touristes et aussi l’Inde avait refusé l’aide internationale arguant du fait qu’elle pouvait parer à l’urgence elle-même. C’était sans doute vrai pour les premiers soins mais qu’en est-il de la reconstruction, du relogement…? Aux abords des deux villages où nous sommes allés aujourd’hui, on aperçoit des lotissements de maisons en dur fraîchement construites, certaines sont déjà habitées, d’autres pas encore… Il aura donc quand même fallu près de trois ans. Le prix du foncier est très cher ici et les lenteurs administratives à tendance paperasse bureaucratique sont un sport national. À cela s’ajoute les réticences de certains habitants qui veulent continuer à vivre tout au bord de l’eau, là où se trouve leur travail, leur vie… Rien n’est jamais simple.

Ce matin donc, premier village sur une place couverte de tas de sable, des camions, une ambiance de chantier. On joue dos au temple qui sert de loges. C’est assez surréaliste surtout quand on pense que notre partenaire sur Kariakal est la Democratic Youth Federation of India, une organisation de développement soutenue par de jeunes communistes… Mysterious India ! Le temple ici est un peu comme une salle commune, la maison ouverte à tous… même aux marxistes ! Le spectacle se déroule sous un soleil écrasant, le public d’écoliers est très réceptif et tout se déroule dans une atmosphère joviale et festive.

Le soir, nous débarquons dans un autre village, beaucoup plus pauvre celui-là… On voit encore les baraquements d’urgence en tôle bleue construits juste après la vague. La place où nous décidons de jouer est jonchée de détritus organiques et plastiques, c’est là que sont installés la balançoire et autres jeux pour enfants. Avant de jouer, il faudra passer un coup de balai de fortune… ici, vraiment, tout est crasse et poussière ! Le tee-shirt colle à la peau, on aimerait se laver les mains tous les quarts d’heure… Cette sensation de débarquer sur la Lune des fois… les premiers regards… toujours très étonnés de nous voir arriver jusque chez eux… et puis le contact se noue très vite… les enfants d’abord puis les adultes suivent. C’est dans ce genre de lieux que notre présence crée - je pense - un véritable événement. Les clowns ont eu le temps de jouer avec les enfants avant le spectacle et il n’y avait pas que des écoliers dans la “salle” ! Tout le village nous voit, nous aperçoit ou entendra au moins parler du spectacle… a priori en termes élogieux car les réactions du public ce soir étaient très positives et les remerciements très chaleureux.

Vincent

La bonne “satki” de Benoît

Nous voilà arrivés à Kariakal. On a la sensation de ” s’enfoncer ” dans la campagne, comme dans une pauvreté plus profonde, plus générale. Les chambres d’hôtel ne confondent pas propreté et hygiène, elles les ignorent toutes deux. Quel bonheur de voir les yeux des enfants et des adultes qui semblent plus démunis les uns que les autres. La surprise, la curiosité, la crainte parfois de voir arriver des “blancs” dans leurs villages… mais au final, le bonheur éclate aux yeux et les rires sont la meilleure “satki” (énergie en Tamoul) qui puisse nous nourrir.

Je ne sais pas si on donne beaucoup mais putain qu’est-ce qu’on reçoit ! On dit toujours que les plus pauvres sont les plus généreux… et bien ici, c’est vrai ! Ils ont soif de jouer, d’apprendre, d’échanger, de rire, de découvrir… India is magic !!!

Benoit

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